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Lubylla
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22 septembre 2010

Chapitre 2 (intégralité)

2



 Assise dans mon sofa devant la télévision réservée aux maîtres, je ne pouvais qu’espérer que mes esclaves gagnent. Je n’ai plus d’argent, plus de maison, et si je perds, plus d’esclave. Je suis la maîtresse d’esclaves incompétents et stupides, qui me fuient tous inévitablement vers la Mort. La Mort est une très bonne maîtresse elle aussi, mais les Esclaves doivent apprendre à se jouer d’elle, à s’en moquer. Tant qu’ils en auront peur, ils finiront inexorablement dans ses filets.

 Et non ! Déjà un de mes esclaves vienne de la rejoindre ! Je n’ai plus que trois esclaves contre cinq… Ca paraît déjà perdu d’avance. Deux des ennemis, deux frères prennent en sandwich l’un des miens. Allez bouge toi par la gauche, et tue en un des deux au moins ! Oui ! Voila ! Ah non, merde il l’a seulement blessé. Voila, très bien ca, un de mes hommes à saisi l’opportunité d’achever l’Esclave blessé. Avant de se faire assommer par le gourdin du frère du mort. Il est hors d’état de nuire. Un autre esclave adversaire, un certain Gonzo venait de faire tomber à terre un autre de mes hommes et leva son arme sur lui.

 Je regardais, ainsi, dépitée, mon équipe perdre. Mais c’était sans compter sur la vivacité de ma petite recrue. Celle-ci décocha aussitôt une balayette sur Gonzo, et lui trancha la gorge pendant qu’il tombait. Il ne reste plus que trois adversaires, qui viennent tout juste de tuer un autres de mes hommes. Autrement dit, il ne reste que ma petite recrue contre trois féroces adversaires. Mon petit moment d’espoir en voyant la flamme de vie de ma petite recrue s’éteignit aussitôt.

  Aussi incroyable que cela paraisse, il esquiva sans effort l’attaque de son premier ennemi, l’éjecta à terre d’un coup de pied, tout en assenant un coup d’épée mortel sur sa deuxième cible.
Mais il ne put éviter le troisième assaillant. Celui-ci le frappa dans la nuque, et ma petite recrue s’effondra par terre. Tout était fini…

 Et pourtant non, celui qu’on n’attendait pas arriva et trancha d’un coup sec la tête du troisième assaillant, puis planta profondément son arme dans le corps vulnérable du premier assaillant, encore vivant. Je n’en croyais pas mes yeux. J’étais littéralement folle de joie ! Un Miracle venait de se produire sous mes yeux : L’homme qui avait était assommé dès les tous débuts, que je croyais hors d’état de nuire, cette vermine venait de sortir du néant, et de m’en sortir par la même occasion. Deux pathétiques esclaves venaient de me sauver la vie !

C’est à ce moment, je crois, que ma vie prit une toute autre tournure. Et j’ignorais malheureusement que j’étais la maîtresse du plus grand Esclave de tous les temps.

 

 

 Quelques part, à Lubylla, aux sommets d’une falaise, continuellement balayés par les vents chauds du pays et sans cesse brûlés par le soleil de braise, les esclaves du Soleil Couchant s’entraînait pour la Coupe du Roi, la terrible compétition inter-école qui à lieu durant tout le mois d’aout.

En trois ans, le Soleil Couchant, passa d’une école moyenne et bas de gamme à une école nationale, réputée et admirée par le pays tout entier. Et tout cela grâce à deux personnes en particulier. Alicia Chen, la présidente, et l’esclave numéro un du Soleil Couchant : Antony Speranzo.

 L’homme en question venait juste de faire quatre nouvelles victimes. Situés à une vingtaine de mètres de ses confrères, Antony avait couru latéralement d’un pilier à un autre, en appuyant 7 fois sur la détente. Il regarda son compteur : Quatre victimes. Son chargeur n’avait plus que trois balles à lui offrir, et il restait deux esclaves. Toujours caché derrière un pilier, il attendait patiemment le moindre signe de vie de ses adversaires. Il profita d’un coup d’œil furtif pour repérer les positions de ces cibles. L’une derrière un coffre en bois, à cinq mètres, et l’autre derrière un pilier. L’une d’elle tira tout près d’où Antony s’était caché. Il riposta de deux balles. Elles ripostèrent d’une pluie de détonations. Antony Speranzo analysa la situation, calmement, comme il aimait faire. Il ne lui restait qu’une seule balle, et une mini guerre de position venait de s’installer entre lui et ces cibles. Quand tout d’un coup, un frisson le parcouru. Son calme et sa patience légendaire disparurent en même temps que sa prudence. Il devait en finir vite avec ce combat, c’était vital. Il ressentit ce que les meilleurs Esclaves du Soleil Couchant connaissent tous : le Besoin.

 Le Besoin était l’allié de l’Esclave. Le Besoin était votre arme, votre armure, votre stratégie, votre courage. Maniez votre Besoin, servez vous en pour la gloire du Soleil couchant, et le Besoin sera assouvi. Tels sont les préceptes qu’Alicia Chen apprend à ses meilleurs esclaves. Ceux qui ont le privilège de ressentir le Besoin.

 Antony avait fait du Besoin son meilleur ami. Et son pire ennemi. Car même si Antony voulais dompter le Besoin, c’était le Besoin qui le domptait. Il faillait nourrir le Besoin. Telle une bête, Antony sauta avec fougue sur sa première proie, qui se croyait à l’abri derrière un pilier à quelques mètres. Il devait arriver à se mettre à l’abri avant que sa deuxième proie ne le crible de balle. En un fragment de seconde, il tua d’une balle dans la tête sa proie, et s’empara de son arme avant que son corps ne touche le sol. C’était une mitraillette qui ne comptait plus beaucoup de munition, il vida le chargeur sur le coffre en bois derrière lequel sa deuxième proie s’était protégée. Avant même de savoir si son attaque l’avait blessé, il bondit derrière le coffre et saisi sa victime par le col. Elle implorait, gémissait, elle le suppliait d’arrêter. Le Besoin aimait ca, Antony le frappa de toutes ses forces. Une fois, puis deux, puis encore, et encore, jusqu’à ce qu’il reçut une violente décharge dans le dos qui le priva de toutes ses forces. Et la bête s’effondra.

 

 Après ce terrible combat, ou mes deux derniers esclaves eurent raison de trois puissants adversaires, je décidai d’examiner d’un peu plus près leur dossier, après tout, ce sont mes dernières possession, je devrais savoir au moins comment il s’appelle. Ce sont deux frères. Antony et Diego Speranzo. Deux pathétiques esclaves m’avaient sauvé la mise.

 Je partis récupérer mes gains. En tant que Maîtresse, je reçu une somme pour le moins importante, mais néanmoins pas suffisante pour de grands projets. Je fis réunir mes deux esclaves, et leur donna des noms plus facile à retenir, des noms de scène, pour le public. Je les appellerais dorénavant, Le Jaguar, et Le Tigre. J’ai toujours adoré les félins, dans mon enfance, mon père m’amenait lors de ses safaris au plus profond de la jungle du Bengale, et l’ont chassais ces bêtes la. Même si bien sûr, ce n’était pas vraiment une chasse, si l’on pense que nous étions surprotégés par des dizaines d’hommes, qui nous indiquaient la présence des animaux.
 Je viens d’une famille riche originaire d’Asie. J’ai vécu depuis toujours dans le Luxe, et quand ma famille déménagea à Lubylla il y a une vingtaine d’année, quelques années avant le règne de Marcus Finn et ses Festins, rien n’aurais présagée notre déchéance. Et pourtant elle est bien là. Je me retrouve, seule héritière de notre famille, avec juste assez pour inscrire mes deux esclaves au Tournoi de Lubylla. Une compétition ou s’affrontent seuls les plus terrifiants guerriers. J’ai vu le potentiel de mes félins. Je sais qu’ils sont capables d’aller loin. Peut être pas de le remporter, mais d’avancer suffisamment dans le Tournoi pour gagner. Une fois les qualif’ franchies, ils seront alors dans les éliminatoires, et mon nom sera vite connu. Peu m’importe de ce qu’il advint alors de ces deux sous hommes.

Le préposé aux inscriptions me fit vite redescendre sur terre. Apparemment il n’y aurait juste assez que pour un seul. Je choisis sans hésitation le Tigre. C’était lui qui avait tué le dernier homme, alors que son frère était à terre, et l’avais ainsi sauvé, en même temps que moi.

Le Tigre allait vite se faire un nom dans la jungle des Festin.

 Bien des années plus tard, le Tigre se réveilla, endoloris, les yeux gonflés de sang, tremblants de tous ses membres. Le légendaire félin faisait peine à voir dans cette état. La figure sale, le corps fatigué, des haillons trempés de sang et de sueurs. A cela s’ajoutait le seau d’eau qui venait de réveiller le Tigre, dans sa cage, située à l’école du Soleil couchant. Il croisa du regard deux bottines rouges et maugréa. Il releva la tête et aperçut sa maîtresse. Alicia Chen avait son expression des mauvais jours. Les mauvais jours que passaient les esclaves évidemment. Car quand Alicia Chen allait mal, ses objets souffraient au moins le décuple. Elle ne faisait pas la moue, mais prônait plutôt un sourire d’autant plus terrifiant. Elle était furieuse contre son animal, et marcha farouchement, sans aucune crainte de la Bête. On aurait presque cru qu’elle tenait un fouet entre ses mains.

Tandis que la Bête, elle, essayait avec peine de se lever, Alicia, le renvoya avec violence dans le monde des déchets.

- Est-ce que sais ce que tu as fait à Dimitri ?

Antony cracha un peu de sang, puis, tout en regardant sa maîtresse, sourit douloureusement.

- Je suppose qu’il me remercie là ou il est…

Alicia explosa de rage, et frappa avec force de ses bottines l’énorme masse musculaire.

- Regarde-moi. Regarde-moi ! Répétât-elle en criant. Tu n’étais pas censé le tuer, c’était un simple entrainement, un simple entraînement ! Tu comprends ce que ca veut dire ? Garde ta colère pour la Coupe du Roi, maudit chien !

- Vous et moi savons… Il crachota encore un peu de sang, Nous savons que ce n’est pas entièrement ma faute…

- Est-ce que tu fais référence à l’Elixir ? Tiens, le voila ton élixir, voila de quoi tenir ta foutue journée !. Le voila ton maudit Elixir qui m’a coûté la vie d’un homme.

L’homme se roula pour attrapa la seringue que lui lança l’asiatique.

-Merci.

-Ne me remercie pas, aboya-t-elle. Refait moi un coup comme cela, et tu me le payeras très cher.

 Antonio, se releva un peu, et prit appuie sur ses genoux meurtris.

-Qu’oseriez vous infliger à votre principale source de revenue ?

Alicia Chen orna son sourire diabolique.

- Tu le sais très bien, dit-elle en regardant la seringue d’Elixir dans la main du gladiateur. Il se pourrait que tu sois privé de dessert…

Pendant que la porte se refermait sur l’amazone, la bête sans crainte trembla encore à cette seule idée.

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